Lutter pour la sécurité alimentaire des animaux de compagnie en Ontario
À la fin de la semaine dernière, le premier ministre Doug Ford a annoncé de nouvelles mesures de confinement pour la province. Dans le cadre de ces mesures, les animaleries n’ont pas été incluses dans la liste des commerces essentiels, reléguées à la cueillette et à la livraison en bordure de rue, tandis que les magasins à grande surface comprenant des épiceries sont autorisés à fonctionner à 25 % de leur capacité. Cette tournure des événements est en rupture avec les précédentes restrictions COVID mises en place par le gouvernement, où les animaleries ont été autorisées à servir les familles d’animaux domestiques avec une capacité d’achat en magasin réduite. Depuis l’annonce, nous avons travaillé avec la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, le Conseil canadien du commerce de détail et les détaillants membres de l’Ontario afin d’engager le gouvernement sur cette question. Ce qui suit est une lettre ouverte envoyée au premier ministre Ford et à son cabinet, expliquant le service essentiel de distribution nutritionnelle que les détaillants spécialisés dans les animaux de compagnie fournissent à la communauté des animaux de compagnie de l’Ontario.
Nous vous invitons à utiliser les hashtags
#petfoodsecurity et #animalwelfare
dans vos publications !
14 avril, 2021
Doug Ford
Premier ministre de l’Ontario
Queen’s Park
110, rue Wellesley Ouest
Toronto, ON M7A 1A2
Monsieur le premier ministre Ford,
Nous vous écrivons aujourd’hui au nom du Conseil consultatif mixte de l’industrie des animaux de compagnie du Canada (PIJAC) pour porter à votre attention un problème de santé urgent concernant les animaux de compagnie de l’Ontario. Alors que la province continue de faire face à une troisième vague de COVID 19, nous reconnaissons les efforts du gouvernement pour minimiser la transmission des nouvelles variantes. En tant que représentants des entreprises d’animaux de compagnie de la province, nous apprécions également les mesures déployées par votre bureau pour assurer la sécurité non seulement de nos citoyens, mais aussi de nos animaux. C’est en ayant à l’esprit le bien-être des animaux de compagnie de l’Ontario que nous nous adressons à vous aujourd’hui.
L’Ontario compte 9,3 millions de propriétaires d’animaux de compagnie, dont 55 % possèdent un chien ou un chat et 45 % possèdent d’autres types d’animaux. Les restrictions plus strictes annoncées la semaine dernière, notamment l’exclusion des animaleries en tant que commerces essentiels, ont réduit l’accès des Ontariens aux aliments et aux produits nutritionnels essentiels à la santé des animaux.
En ce qui concerne les chiens et les chats, les magasins spécialisés dans les animaux de compagnie fournissent près d’un tiers de toute la nourriture pour chiens et chats dont la population propriétaire d’animaux de compagnie a besoin. Les magasins spécialisés pour animaux de compagnie proposent de nombreuses marques et types d’aliments qui ne peuvent être achetés en ligne ou dans les épiceries ; changer le régime alimentaire d’un chat ou d’un chien en passant à un autre aliment l’amènerait certainement à souffrir de problèmes de santé.
Les épiceries et autres grands détaillants commerciaux autorisés à rester ouverts n’offrent généralement qu’un choix limité d’aliments pour animaux de compagnie, ne disposent pas des aliments spécialisés comme les grillons pour reptiles ou les suppléments nécessaires au maintien de la santé – et ne sont pas non plus équipés sur le plan logistique pour servir tous les animaux de compagnie.
Afin d’illustrer ce point, nous voulons partager un courriel que nous avons reçu le 3 avril d’un membre inquiet qui explique une expérience récente qu’il a vécue dans un magasin de grande surface.
“J’étais dans (le magasin) pour faire quelques courses. Je regardais le rayon des animaux de compagnie quand j’ai entendu une conversation entre un client et un associé du magasin. Le client cherchait de la nourriture pour cochon d’Inde et a demandé à l’associé s’il en avait. Le magasin était en rupture de stock et l’associé a pris un sac de nourriture pour lapins et a suggéré au client de l’acheter à la place car il avait l’air presque identique. Le client a pris le sac et allait l’acheter en se basant sur la recommandation de l’associé. À ce moment-là, je suis intervenu et j’ai dit au client qu’il ne fallait pas donner de la nourriture pour lapin à un cochon d’Inde, car elle ne contient pas la vitamine C dont les cochons d’Inde ont besoin.
J’ai poursuivi en expliquant ce qui pouvait arriver et j’ai suggéré au client de continuer à chercher. Il m’a remercié et a poursuivi ses achats.
Bien que le fait de donner de la nourriture pour lapins à un cochon d’Inde n’ait pas de conséquences immédiates sur sa santé, d’après la taille du sac que le client avait, l’animal aurait eu de graves problèmes de santé (scorbut), voire serait mort avant d’avoir fini le sac et certainement s’il avait continué à faire ses courses dans ce magasin et à remplacer la nourriture pour cochons d’Inde par de la nourriture pour lapins. Les besoins sont beaucoup plus importants pour les aliments nécessaires aux autres animaux de compagnie comme les petits mammifères, les reptiles et les poissons.’’
Il ne s’agit là que de la pointe de l’iceberg lorsque l’on considère les types de nutrition spécifiques dont ont besoin les différentes espèces. Il est crucial pour la santé d’un animal de lui fournir une alimentation adéquate. Le manque d’accès à leur nourriture habituelle peut provoquer des maladies et même la mort. Restreindre l’accès à leur subsistance régulière met les animaux de compagnie à risque.
De nombreux parents d’animaux ont également besoin de conversations en personne avec des professionnels pour déterminer le type de nourriture qui convient à leur animal, répondre à des questions sur le comportement et trouver le bon ajustement pour des articles comme les enclos, les perchoirs et les colliers. Chaque semaine, de plus en plus de résidents de l’Ontario deviennent propriétaires d’un animal de compagnie et ont besoin d’avoir accès à ce type de soutien.
Sachez que 95 % des propriétaires d’animaux de compagnie considèrent leur animal comme un membre de la famille. Les animaux de compagnie sont un élément essentiel de la santé mentale de leur propriétaire en ces temps très difficiles, et les études démontrent que les gens sont non seulement plus heureux en présence d’animaux, mais aussi en meilleure santé. Des animaux de compagnie en santé contribuent à améliorer la vie de millions d’Ontariens en cette période de grand stress et d’incertitude.
L’Ontario est la seule juridiction en Amérique du Nord à ne pas reconnaître les animaleries comme essentielles et il est possible que cela mette certaines familles ontariennes en position de violer la Loi provinciale sur les services de bien-être animal, qui stipule clairement qu’il incombe aux familles de prendre soin de leurs animaux pour éviter la détresse :
Extrait de la Loi provinciale sur les services de bien-être animal de l’Ontario :
«détresse critique» Détresse qui nécessite une intervention immédiate afin d’empêcher une blessure grave ou de préserver la vie.
«détresse» S’entend, selon le cas, du fait :
(a) d’avoir besoin de soins convenables, d’eau, de nourriture ou d’un abri;
(b) d’être blessé ou malade, d’avoir mal ou de souffrir;
(c) d’être maltraité, d’être la victime de souffrances, de privations ou de négligence physiques ou psychologiques excessives. («distress»)
Nous demandons au gouvernement de réinscrire les animaleries sur la liste des commerces essentiels avec une capacité de 25 % correspondant aux règlements prévus pour les autres commerces essentiels. Il convient de noter que les animaleries qui hébergent et soignent des animaux, tels que des chiots, des chatons, des petits animaux, des oiseaux, des reptiles et des poissons, doivent rester opérationnelles au moins dans une certaine mesure afin que le personnel puisse prendre soin des animaux qui y sont hébergés. Puisque le personnel devra être présent sur place, que le magasin soit ouvert ou non, il est logique de lui permettre de fournir aux propriétaires d’animaux la nourriture et les articles de soins nécessaires.
Rien n’est plus important pour nos détaillants d’animaux de compagnie que la santé et la sécurité des clients humains et animaux, des membres de l’équipe et des communautés. Un accès régulier et garanti à ces produits est essentiel pour maintenir l’équilibre des approvisionnements de l’entreprise et éviter les difficultés des familles qui cherchent à nourrir leurs animaux de compagnie.
Nous vous remercions d’avoir pris les mesures nécessaires pour protéger nos animaux de compagnie à ce jour. Si vous avez des questions ou besoin d’informations supplémentaires, en tant que porte-parole de l’industrie canadienne des animaux de compagnie, PIJAC Canada restera disponible pour vous aider à garder à cœur le bien-être des animaux de compagnie canadiens et de leur famille.
Avec notre reconnaissance et nos meilleures salutations,
Christine Carrière, présidente et directrice générale – Conseil consultatif mixte de l’industrie des animaux de compagnie du Canada
Craig Brummell, président du conseil d’administration – Conseil consultatif mixte de l’industrie des animaux de compagnie du Canada
Steven Schlichtmann, Vice-président du conseil d’administration – Conseil consultatif mixte de l’industrie des animaux de compagnie du Canada
Communauté des détaillants :
Dino Fragaglia, président – Global Pet Foods, dans tout le Canada
Richard Maltsbarger, président et chef de la direction – Pet Valu, partout au Canada
Alan Blundell – PetSmart, partout au Canada
Scott Arsenault, président et chef de la direction – Ren’s Pets, Ontario et Maritimes
Mark Reynolds, président et chef de la direction – Ruffin’s Pet Centres, Ontario
cc:
L’honorable Sylvia Jones, Solliciteur général de l’Ontario
L’honorable Christine Elliot, ministre de la Santé
L’honorable Prabmeet Sarkaria, ministre associé des Petites entreprises et de la Réduction des formalités administratives
Députés de l’Assemblée législative de l’Ontario